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LE M'ZAB
Sous un ciel de feu, dans une vallée aride du Sahara algérien, le M'Zab, une architecture toute d'harmonie et de sobriété, a séduit les architectes modernes, en particulier Le Corbusier.
Cinq villes a l'échelle de l'homme, construites successivement en l'espace de cinquante années, il y a dix siecles, par les Ibadites rostémides rescapés des ruines d'Isedraten la Glorieuse. Ces Ibadites (ou Mozabites, du nom de la vallée du M'Zab), maîtres cependant de tous les raffinements de l'art islamique de l'époque, éleverent leurs nouvelles villes avec une volonté évidente de simplicité. Ils atteignirent ainsi l'essence meme de la beauté.
A El Atteuf (le Tournant), Bou-Noura (la Lumineuse), Beni-Izguen (la Ville Sainte), Melika (la Reine) et Ghardaia, les murs ne sont pas tirés au cordeau, mais ils vivent, et, sur l'enduit de plâtre, la trace des doigts ou des outils de l'artisan maçon accroche la lumiere et la fait jouer différemment selon les heures du jour.
Dans les...
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LE M'ZAB
Sous un ciel de feu, dans une vallée aride du Sahara algérien, le M'Zab, une architecture toute d'harmonie et de sobriété, a séduit les architectes modernes, en particulier Le Corbusier.
Cinq villes a l'échelle de l'homme, construites successivement en l'espace de cinquante années, il y a dix siecles, par les Ibadites rostémides rescapés des ruines d'Isedraten la Glorieuse. Ces Ibadites (ou Mozabites, du nom de la vallée du M'Zab), maîtres cependant de tous les raffinements de l'art islamique de l'époque, éleverent leurs nouvelles villes avec une volonté évidente de simplicité. Ils atteignirent ainsi l'essence meme de la beauté.
A El Atteuf (le Tournant), Bou-Noura (la Lumineuse), Beni-Izguen (la Ville Sainte), Melika (la Reine) et Ghardaia, les murs ne sont pas tirés au cordeau, mais ils vivent, et, sur l'enduit de plâtre, la trace des doigts ou des outils de l'artisan maçon accroche la lumiere et la fait jouer différemment selon les heures du jour.
Dans les ruelles étroites et fraîches^ hommes et femmes circulent, silencieux et sereins. La nuit, sur les terrasses, on est envahi d'un sentiment de sécurité et de plénitude : le temps s'est arreté et tout est en ordre immuablement.
A la lecture de ce livre et a la contemplation de ses images, on se surprend a éprouver cette plénitude, cet accord parfait avec le moi profond, qui est peut-etre la véritable forme du bonheur.
— kS?
Vissza