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HENRY DE MONTHERLANT
La Rose de sable
Le lieutenant Auligny est un jeune officier d'une intelligence moyenne, élevé dans des idées excellentes mais tres étroites. L'an 1931, en garnison en France, sa mere, fille de général, le fait afifecter au Maroc, pour qu'il y gagne du galon ou la croix, Auligny s'intéresse peu, d'abord, a la chose nord-africaine. Mais il se lie avec une jeune Bédouine, dont peu a peu il s'éprend, et alors tout change.
« Allez, allez, il n'y a que les passions qui fassent penser. » Cette phrase, de du Deffand, est l'épigraphe du livre. Elle est vraie pour certaines natures seulement, mais Auligny est de celles-la. Ce garçon sans envergure est un homme tres droit, tres juste, tres délicat, tres, trop, sensible. Auligny amoureux se met a « penser » la question coloniale, ou plutôt a la sentir : a la sentir a travers celle qu'il aime. Plus il la sent, plus il lui apparaît que les indigenes ont raison en défendant leur sol. Le jour ou on annonce le baroud qui...
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HENRY DE MONTHERLANT
La Rose de sable
Le lieutenant Auligny est un jeune officier d'une intelligence moyenne, élevé dans des idées excellentes mais tres étroites. L'an 1931, en garnison en France, sa mere, fille de général, le fait afifecter au Maroc, pour qu'il y gagne du galon ou la croix, Auligny s'intéresse peu, d'abord, a la chose nord-africaine. Mais il se lie avec une jeune Bédouine, dont peu a peu il s'éprend, et alors tout change.
« Allez, allez, il n'y a que les passions qui fassent penser. » Cette phrase, de du Deffand, est l'épigraphe du livre. Elle est vraie pour certaines natures seulement, mais Auligny est de celles-la. Ce garçon sans envergure est un homme tres droit, tres juste, tres délicat, tres, trop, sensible. Auligny amoureux se met a « penser » la question coloniale, ou plutôt a la sentir : a la sentir a travers celle qu'il aime. Plus il la sent, plus il lui apparaît que les indigenes ont raison en défendant leur sol. Le jour ou on annonce le baroud qui peut lui valoir la croix, il se fait porter malade : il ne veut pas se battre contre les « Arabes ». Ce qu'il advient par la suite, et de lui, et de sa maîtresse bédouine, on le verra si on lit le livre.
Autour du lieutenant Auligny se meuvent de nombreux personnages : le « chevalier » de Guiscart, roi des dragueurs, crayon bien plus poussé que Pierre Costsds, le futur héros des Jeunes Filles : Costáis a côté de Guiscart est une mauviette; et puis Papa Auligny, l'eflFrayante Auligny, le colonel
Rugot, le capitaine vicomte de Cana-
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delles, M. Comb et-David, le célebre arabisant, membre de l'Institut, l'aide-major Bonnel, Si Yahia Bendali, la fausse comtesse, etc., tous « grandes figures sahariennes », comme on disait alors, et enfin le Sahara lui-meme, ou l'on est censé « trouver Dieu », mais ou l'on trouve aussi des idées subversives.
La Rose de sable fut écrite de 1930 a 1932. Quand je revins en France, apres trois ans d'absence, je vis d'abord que la guerre était inévitable : le parti nazi venait d'obtenir la majorité des sieges au Reichstag. Je vis une France qui m'apparut tres faible, insultée avec violence par les partis fasciste et hitlérien. Je jugeai impossible de publier un livre qui serait exploité contre la France. Je mis La Rose de sable au tiroir et écrivis Les Célibataires,
Je venais de consacrer deux années a écrire un ouvrage dont le héros vitupere le colonialisme quand le jury du Grand Prix colonial me décerna son prix — prix infiniment officiel, — que je refusai.
En 1954, des extraits ne comprenant que la partie non politique de La Rose de sable ont paru en édition courante a Paris. La présente édition est la premiere édition intégrale, a l'exception d'une trentaine de pages mises de côté jadis par l'auteur, et qu'il n'a pas retrouvées.
H. M.
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Vissza