Fülszöveg
1945
LAMEMOIRE DU SIECLE
Yalta, février 1945: Roosevelt, Staline et Churchill ternninent leur Conférence. Ils ont tout lieu d'etre optimistes: la victoire des Alliés ne fait plus de toute et l'accord auquel ils ont abouti semble de nature a préserver les valeurs qui avaient été, pour beaucoup, l'enjeu des combats. On allait ressusciter la Société des Nations dont cette fois les Etats-Unis et l'Union soviétique seraient membres, l'Europe allait recouvrer sa liberté et les derniers vestiges du nazisme et du fascisme seraient effacés afin de permettre aux peuples libérés de se donner les institutions démocratiques de leur choix. Des leur proclamation, les accords de Yalta suscitent l'enthousiasme général dans l'opinion publique alliée.
Juillet 1945, quand les trois Grands — Harry Truman remplaçant Roosevelt décédé — se réunissent a Potsdam, pres de Berlin, le climat psychologique s'est profondément modifié. L'Allemagne a capitulé et la guerre est finie en Europe. Le probleme qui...
Tovább
Fülszöveg
1945
LAMEMOIRE DU SIECLE
Yalta, février 1945: Roosevelt, Staline et Churchill ternninent leur Conférence. Ils ont tout lieu d'etre optimistes: la victoire des Alliés ne fait plus de toute et l'accord auquel ils ont abouti semble de nature a préserver les valeurs qui avaient été, pour beaucoup, l'enjeu des combats. On allait ressusciter la Société des Nations dont cette fois les Etats-Unis et l'Union soviétique seraient membres, l'Europe allait recouvrer sa liberté et les derniers vestiges du nazisme et du fascisme seraient effacés afin de permettre aux peuples libérés de se donner les institutions démocratiques de leur choix. Des leur proclamation, les accords de Yalta suscitent l'enthousiasme général dans l'opinion publique alliée.
Juillet 1945, quand les trois Grands — Harry Truman remplaçant Roosevelt décédé — se réunissent a Potsdam, pres de Berlin, le climat psychologique s'est profondément modifié. L'Allemagne a capitulé et la guerre est finie en Europe. Le probleme qui se pose aux trois Alliés n'est plus de s'unir pour vaincre l'hitlérisme, mais de préparer l'apres-guerre. Le contrôle des grandes puissances sur l'Allemagne, la Pologne, l'Europe de l'Est, l'Italie et les Balkans, établis, les lignes de démarquations fixées, les trois Grands ont a régler toutes les questions relevant de l'administration commune, a se diviser le «butin» et a entériner en droit les nouveaux rapports de force installés par la victoire.
Mais Potsdam, c'est aussi la «Bombe» : c'est pendant la Conférence que Truman apprend le succes total de la premiere explosion expérimentale d'un engin atomique — nouveau facteur capital dont l'influence sur l'attitude diplomatique du Président se fera sentir tout au long du reste de la Conférence.
La restitution, ici, des discussions qui eurent lieu a Potsdam, montrent a quel point des composantes de la guerre froide y furent déja présentes. Quelques mois seulement apres le communiqué si confiant de Yalta, la rupture est consommée. La «meilleure occasion de paix de toute l'Histoire» a inauguré la diplomatie atomique et accouché de la plus formidable course aux armements qu'ait connu l'humanité.
Comment expliquer l'échec si rapide d'un réel effort d'entente? La Conférence de Yalta a-t-elle vraiment correspondu a un moment d'accord Est-Ouest? Etant donné le poids des divergences profondes entre les mentalité et les réalité américaine et russe, et celui des gigantesques conflits d'intérets nationaux, était-il évitable que les deux superpuissances éprouvent et manifestent a l'égard de l'autre la meme méfiance hostile?
Bien au-dela de l'image mythique — et sans fondement historique — d'un «partage du monde» entre super-grands, ce sont ces questions-la que nous posent aujourd'hui Yalta et Potsdam.
Vissza